Sylvie Vartan
Sylvie Vartan
Enfance
Sylvie Vartan est née le 15 août 1944 à Iskretz, un petit village des Balkans, en Bulgarie. Sept ans avant sa naissance, son père Georges (qui est attaché de presse à l'ambassade de France) et sa mère Ilona (d'origine hongroise) avaient déjà eu Eddie.
Après que la Bulgarie ait été envahie par les troupes soviétiques en septembre 1944, la maison des Vartan est réquisitionnée. Ils devront bientôt quitter Iskretz pour rejoindre Sofia.
"Ma vie changea beaucoup" raconte Sylvie dans le numéro de Disco-revue qui lui était consacré en mai 1962. "C'était la vie de bien des petites filles dans les grandes villes et je n'en ai pas gardé de souvenirs précis. Cependant il m'est arrivé une aventure qui fut pour moi un véritable événement... Un ami de mon père, metteur en scène, était en train de tourner un film qui relatait l'histoire de la domination turque sur la Bulgarie. L'idée lui vint de me confier un rôle (tout petit !), celui d'une écolière... J'étais très jeune et cet événement m'a marquée et a fait naître en moi, sans que je m'en rende compte alors, un goût très vif pour cette atmosphère très particulière dans laquelle travaillent les acteurs ; aussi par la suite, j'ai souvent rêvé d'entrer moi aussi dans ce monde".
A Sofia où elle connaît la promiscuité et les premières privations, la famille Vartan envisage alors sérieusement d'émigrer. De par l'amour de la France que leur a transmis Robert, le grand-père francophile de Sylvie, Paris est la destination qui s'impose à eux. Comme une évidence. Les longues et bureaucratiques formalités accomplies, le départ est programmé pour décembre 1952. Sylvie se souvient de la gare de Sofia et de son grand-père qui, n'ayant pu obtenir l'indispensable visa, a couru jusqu'au bout du quai pour les regarder s'éloigner en pleurant. Il ne les a jamais rejoint.
Lorsque la famille Vartan arrive en France, c'est Noël. A Paris règnent euphorie et effervescence. Les Vartan sont hébétés devant tant de profusion. Ils n'avaient encore jamais vu autant d'étalages de fruits, de fromages. Ils s'installent d'abord au Lion d'argent, près du marché des Halles où Georges trouvera un emploi de manutentionnaire de nuit. Par la suite, des difficultés financières les conduisent à déménager pour l'hôtel d'Angleterre où ils partagent la même chambre pendant quatre ans.
L'adaptation est difficile pour les enfants qui, contrairement à leurs parents, ne parlent pas le français. Il faudra deux ans à Sylvie pour maîtriser cette langue. A l'école communale de la rue de la Jussienne, ses camarades l'observent comme une bête curieuse ou la prennent en pitié, ce que Sylvie ne supporte pas. Aussi doit-elle travailler plus que les autres pour se mettre à niveau, jusqu'à ce qu'à onze ans, elle réussisse son examen d'entrée en sixième au Lycée Victor Hugo.
Carrière
Ses débuts
Sur la proposition de son frère Eddie, Sylvie va enregistrer au printemps 1961 un duo avec Frankie Jordan Panne d'essence, suite au désistement de dernière minute de la chanteuse Gillian Hills. Ce premier succès lui permet de poursuivre une carrière en solo avec un premier 45 t fin 1961, Quand le film est triste.
Carrière scénique
Sylvie Vartan fait ses premiers pas sur la scène de l'Olympia dès ses débuts, en 1961.
Deux ans plus tard, le 22 juin, Sylvie Vartan participe au concert place de la Nation, organisé par Europe N°1 pour le premier anniversaire de Salut les copains, qui eut un grand retentissement. (elle partage l'affiche avec Johnny Hallyday, Dick Rivers et les Chats Sauvages, Richard Anthony, Daniel Gérard, les Gams et Nicole Paquin)
Programme du concert à l'Olympia
Elle partage l'affiche de l'Olympia avec Trini Lopez et Les Beatles début 1964.
En 1967, Sylvie Vartan est àl'Olympia avec Johnny Hallyday, du 15 mars au 16 avril, (initialement prévu jusqu'au 4, devant l'affluence des spectateurs le spectacle fut prolongé). Sylvie Vartan rejoint Johnny Hallyday à la fin de son tour de chant. Le couple chante Je crois qu'il me rend fou adaptation du succès de Ike et Tina Turner Such a fool for you.
1968, Sylvie Vartan pour la première fois joue les meneuses de revue.
Pendant sa convalescence new-yorkaise de 1970, Sylvie suit de manière intensive les cours de Jojo Smith (le professeur de danse de Barbra Streisand). Son spectacle à l'Olympia la même année marque le début de ses shows « à l'américaine » qui constituent sa marque de fabrique. Ensuite, Sylvie s'est attaquée à des salles à la mesure de ses ambitions : le Palais des Congrès en 1975 et en 1977 (avec, chaque fois, des prolongations l'année suivante) puis - onze semaines durant - en 1983.
Sylvie a également chanté au Palais des sports en 1981 et en 1991 ainsi qu'au Parc des Princes en 1993 (pour les 50 ans de Johnny Hallyday).
Les années 1990 marquent le retour à des salles intimistes : le Casino de Paris en 1995 et l'Olympia en 1996 et en 1999, avant le retour au Palais des Congrès en 2004 et en 2008.
Que ce soit dans des grandes ou des petites salles, avec ou sans danseurs, ses spectacles bénéficient toujours de mises en scène impeccables : elle a notamment été dirigée par Arthur Plasschaert en 1968, Jojo Smith en 1970, Howard Jeffrey en 1972, Claude Thompson entre 1977 et 1984, Jerry Evans en 1991, Walter Painter (en 1975 puis entre 1995 et 2004) avant son époux Tony Scotti en 2008 et 2009-2010. Sylvie Vartan est toujours détentrice française du record en nombre de spectateurs l'ayant vu se produire sur les scènes du monde entier.
Depuis ses débuts, Sylvie n'a cessé de se produire et d'enregistrer régulièrement des albums originaux concoctés par des noms illustres ; parmi eux, Paul Anka, Charles Aznavour, Pierre Delanoë, Jean Renard, Jean-Loup Dabadie, Jean-Louis Murat, Marc Lavoine, Eric Chémouny, Richard Cocciante, Luc Plamondon, Etienne Daho.... Sur scène, elle chante en live Brel, Piaf, Ferré, Trenet, Nougaro... Rien ne l'arrête dans ses choix scéniques, car elle est avant tout une interprète bien qu'elle ait souvent prouvé qu'elle était aussi une performer.
Son agent de toujours est Charley Marouani et elle est, par ailleurs, représentée chez VMA par Maxime Delauney.
Elle retrouve l’Olympia en septembre 2009 où Johnny Hallyday la rejoint sur scène pour une interprétation de l’Hymne à l'amour et Non, je ne regrette rien d’Édith Piaf. Un triomphe qui se prolonge en 2010, sur cette scène et dans plusieurs ville d'Europe, pour celle qui désormais chante des textes plus intimistes prouvant ainsi à tous son grand talent d'interprète, loin des paillettes de ses shows démesurés aux chorégraphies échevelées. À noter une interprétation très personnelle et bouleversante de Mon enfance de son amie Barbara. Une tournée internationale suivra. Son nouvel album inédit s'intitule Toutes peines confondues. Il marque son retour chez son producteur d'origine RCA, il comprend des titres écrits par elle et un titre blues concocté par Carla Bruni Je chante le blues. Cet album est aussi signé, entre autres, par Marc Lavoine, Michel Jourdan, Frédéric Botton et Nathalie Rheims, Serge Lama et Alice Dona, ...
Elle prépare actuellement un nouvel album avec les participations de Julien Doré, Benjamin Biolay, Keren Ann, Etienne Daho, David Hallyday.... Passant par le théâtre du Châtelet, une nouvelle tournée mondiale est prévu pour 2010-2011.
Carrière internationale
Dès 1963, Sylvie commence à se rendre régulièrement aux États-Unis où elle enregistrera à Nashville avec les musiciens et les chœurs d'Elvis Presley. Un album en anglais enregistré à New York sort en 1965. Deux autres albums américains sortiront : I don't want the night to end en 1979 et Made in USA en 1985 sans le succès escompté
Elle a également chanté devant la reine d'Angleterre en 1965 - dans le cadre d'une Royal Command Performance - et à Las Vegas sous le parrainage de Gene Kelly en 1982 et a ainsi été la première chanteuse Française, depuis Edith Piaf, a présenter son propre spectacle. Ces concerts furent également présentés en tournée à Los Angeles en 1983 et Atlantic City en 1984).
Elle a tourné un spot pour Coca-Cola au Japon en 1985.
Sylvie Vartan a chanté en 9 langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien, japonais, nééerlandais, bulgare et portugais-brésilien) et s'est produite dans le monde entier (à l'exception de la Chine), que ce soit sur scène ou à la télévision. Elle a participé aux émissions américaines Hullabaloo, Shindig ou The Ed Sullivan show en 1965 et a animé pendant neuf semaines un show sur la RAI, intitulé Doppia Coppia, en 1969. Elle a renouvelé l'expérience en 1975 en animant huit émissions Punto e Basta aux côtés de Gino Bramieri. Elle a sorti deux albums en italien en 1969 et en 1975, ainsi qu'un album en espagnol en 1967.
Entre 1965 et 2008, Sylvie a présenté tous ses spectacles au Japon (fait rare : deux albums Live à Tokyo y ont d'ailleurs été édités en 1971 et en 1973).
En 1988, elle est invitée à chanter lors de la Cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Séoul.
1990 a marqué son premier retour dans sa Bulgarie natale avec un concert resté unique.
2009, Sylvie voit son retour scénique en Bulgarie pour un nouveau concert exceptionnel, ainsi qu'en Turquie.
L'une de ses chansons (Irrésistiblement) est en version playstation (Japon), fait rarissime pour une chanson française.
À la télévision
Sylvie Vartan a été la vedette de nombreuses émissions télévisées, la plupart signées Maritie et Gilbert Carpentier (telles Jolie poupée en 1968, un Sylvie Sacha Show en 1969, les Top à Sylvie Vartan diffusés en mai 1972, décembre 1972, juin 1973) mais aussi des émissions de Jean-Christophe Averty (1965, 1971), entre autres. Certaines étaient de véritables comédies musicales chorégraphiées « à la Demy » faisant chaque fois l'objet de disques : Je chante pour Swanee en 1974, Tout au fond des tiroirs en 1975 et Dancing Star en 1977.
En 1998, Sylvie renoue avec ce type d'émissions spéciales avec Irrésistiblement... Sylvie (sur France 2) puis Qu'est-ce qui fait rêver Sylvie ? en 2000, Au rythme du cœur en 2005 et "Tout le monde l'appelle Sylvie" (diffusion prévue sur France 3 à la rentrée 2010).
C'est la télévision qui a offert à Sylvie ses plus beaux duos avec Georges Brassens, Serge Gainsbourg, Jane Birkin, Mireille Darc, Sacha Distel, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Henri Salvador, Mireille Mathieu, Marie-Paule Belle, Gérard Lenorman, Philippe Lavil, Nathalie Baye, Richard Cocciante, Arielle Dombasle, Roch Voisine, Liane Foly, Carlos, Jean-Jacques Debout, Chantal Goya, Paul Anka, Johnny Mathis, Petula Clark, Michel Sardou, George Chakiris, David Hallyday, Patricia Kaas, Alain Souchon, Isabelle Boulay, Francis Cabrel, Axelle Red, Étienne Daho, Françoise Hardy, Bonnie Tyler, Catherine Ringer, Amel Bent, etc.
La télévision lui a consacré plusieurs portraits : les plus notables sont le film de François Reichenbach (Mon amie Sylvie en 1972), le documentaire Sylvie sa vie sur Canal+ en 1994, "Les lumières du Music-Hall" sur la 5 en 1998, Entre l’ombre et la lumière sur France 3 en 2005 et "Nepoznatite" (ou "Reflections") réalisé par Georgi Toshev pour la télévision bulgare (TVB) en 2009.
Une émission lui étant consacrée, intitulée Tout le monde l'appelle Sylvie, est diffusée le 21 septembre 2010 sur France 3. L'émission se déroule sur un paquebot de croisière, et y sont interprétées, entre entres, ses chansons La plus belle pour aller danser, La Maritza, Mon Père, L'amour c'est comme une cigarette, Je chante pour Swanee, Par amour par pitié, en duo avec Étienne Daho, Françoise Hardy, Chantal Lauby, Laurent Gerra, Serge Lama, Dave, Jean-Jacques Debout, son fils David Hallyday, ainsi que de nombreux artistes de la nouvelle génération : Amel Bent, Sofia Essaïdi, Chris Garneau, Camélia Jordana, Mathilde et Marie-Amélie Seigner, Micky Green... L'émission se termine sur une interprétation de Syvlie Vartan de L'Albatros de Charles Baudelaire.
Pour la télévision, Sylvie s'est aussi illustrée en tant qu'actrice dans divers extraits de pièces de théâtre - aux côtés de Paul Meurisse, Lise Delamare (de la Comédie-Française), Jean-Claude Brialy ou Pierre Palmade - et dans un téléfilm fleuve adapté de Frédéric Dard et intitulé Mausolée pour une garce (2001).
Au cinéma
Après les films musicaux des sixties et Patate avec Pierre Dux, Danielle Darrieux et Jean Marais, elle a figuré au générique du fascinant Malpertuis de Harry Kümel (festival de Cannes 1972). Mais c'est Jean-Claude Brisseau qui, avec L'Ange noir en 1994, lui offrira un rôle-titre à sa mesure.
La chanteuse culte
Elle est l'artiste féminine française qui a totalisé le plus de « unes » des magazines : environ 2 000, devant Bardot et Deneuve. Elle est l'une des trois chanteuses françaises à avoir vendu plus de 40 millions de disques. Sa popularité dans le monde égale celle d'Edith Piaf Elle est aussi la chanteuse française qui a attiré le plus grand nombre de spectateurs, depuis 1961 jusqu'en 2008, se produisant autant en France qu'aux É.-U., Japon, Amérique du Sud, Italie, Canada, Turquie, Allemagne, etc[réf. nécessaire]. Elle a été à la tête d'une entreprise de prêt-à-porter Créations Sylvie Vartan entre 1965 et 1970 et d'écoles de danse à Paris et Tokyo Sylvie Vartan Studios de 1981 à 1988. Les Créations Sylvie Vartan, ce sont des collaborateurs comme Carlos, Claude Pierre-Bloch (agent de Johnny Hallyday et Michel Sardou), la styliste Emmanuelle Khanh et Jacques Rozenker à la production, le tout managé par Roland Berda, le père de Claude Berda.
Icône des années soixante, star des soixante-dix, elle est devenue « culte », s'élevant au fil du temps au rare statut de légende vivante aussi bien en France qu'un peu partout à travers le monde. Pour preuve, son autobiographie sortie en 2004 qui fut écoulé à plus de 250 000 exemplaires. Consécration suprême pour ses 60 ans, le musée Galliera à Paris lui a consacré une exposition de près de six mois.
Elle a été promue officier de la Légion d'honneur le 1er janvier 20095, ainsi que chevalier des arts et des lettres, officier de l'ordre du mérite et fut aussi décorée chevalier de l'ordre du Madera par le président de la République bulgare.
Selon Jean-Marie Périer, photographe culte des années 1960-70, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday représentent à eux deux la réussite artistique parfaite de la chanson française et le couple le plus représentatif de ces années extrêmement prolifiques musicalement dans le monde du rock international. Sylvie et Johnny ont en effet durant cette période enregistré de nombreux titres à Nashville avec les musiciens et choristes d'Elvis Presley notamment.
Une compilation de titres rocks, grands succès et titres moins connus, vient de sortir en Angleterre (label RPM - 2009) et a fait l'objet de critiques élogieuses dans de nombreux journaux anglo-saxons et sur le net: Irrésistiblement Sylvie. Ces derniers la reconnaissent comme une authentique chanteuse rock de sa génération. Parmi les musiciens avec qui elle a travaillé : Mick Jones, formateur du groupe mythique Foreigner, et Tommy Brown qui lui ont écrit toute une série de titres.
Vie privée
Sylvie Vartan en 1966.
Elle épouse à Loconville (Oise) Jean-Philippe Smet, dit Johnny Hallyday, le 12 avril 19653, dont elle a le 14 août 1966 un fils David Hallyday. Famille d'artistes puisqu'elle est, par ailleurs, la tante de l'acteur Michael Vartan, fils de son frère Eddie Vartan.
Le 11 avril 1968 alors qu'elle circule sur une départementale des Yvelines4 à hauteur de Bois-d'Arcy au volant d'une OSI, elle est percutée par une fourgonnette Peugeot 404. Sylvie est blessée au menton, au cou et a un bras cassé mais sa passagère, Mercédès, marraine de David, est tuée sur le coup et le conducteur de la 404 grièvement blessé.
Le 20 février 1970, Johnny et Sylvie prennent leur DS et s’apprêtent à aller chanter à Besançon, le couple est en retard, la route verglacée... Près de Belfort, la voiture dérape et plonge dans un fossé. Johnny en sort miraculeusement indemne, mais Sylvie est gravement blessée. Défigurée, elle doit alors partir six mois aux États-Unis et s'y faire opérer par l'un des meilleurs chirurgiens esthétiques du pays. Il lui rend son visage au bout de longues et multiples interventions.
Après un mariage en dents de scie, ponctué de collaborations artistiques (d'innombrables émissions de TV communes, des duos à succès et de nombreuses tournées en commun), le couple le plus célèbre des années 1960 divorce en novembre 1980.
Sylvie Vartan s'est remariée le 2 juin 1984 à Los Angeles avec le producteur américain Tony Scotti. Le couple a adopté une petite fille en Bulgarie : Darina (née en octobre 1997).
Par son fils David, Sylvie est grand-mère de trois petits-enfants: deux filles, Ilona (née en 1995) et Emma (née en 1997) ainsi qu'un garçon, Cameron, né en 2004.
Elle a été la meilleure amie de Carlos qui fut son secrétaire avant de s'essayer à son tour à la chanson, (il débute à ses côtés, en 1967 et sur une de ses chansons 2'35 de bonheur).